ART RUPESTRE

Source : Patrick PAILLET

L’art préhistorique : idée difficile à accepter. Dans l’histoire des sciences, la Préhistoire est récente : tout au plus 150 ans et a été plus laborieuse encore pour faire reconnaître l’art préhistorique, par lequel s’exprimaient les facultés les plus nobles des premiers hommes. Pourtant, entre 1835 et 1845, quelques découvertes précoces auraient pou bousculer le dogme et précipiter cette reconnaissance fermement acquise aujourd’hui. Objets retrouvés servaient à confirmer l’existence de l’homme à des périodes anciennes, mais on insistait aussi sur leur caractère frustre et naïf. Après 1860 il y a reconnaissance de l’art des objets et 50 ans plus tard celles des gravures  grâce aux découvertes de nouvelles grottes ornées en Gironde, Dordogne, Haute-Garonne et en Ariège.

L’art préhistorique en Eurasie, sans cesse découvert ou redécouvert, compte aujourd’hui des dizaines de milliers d’images, fixées sur les parois de près de 350 grottes, abris et sites à l’air libre ou transportées sur des objets provenant de plusieurs centaines de sites préhistoriques.

Dans leur grande majorité, les préhistoriens considèrent que l’art apparaît vers 35 ou 40 000 ans avec Homo sapiens sapiens mais il est même bien tardif dans la longue histoire de l’humanité puisque l’histoire de l’homme, parfois sans lendemain ou fourvoyée dans des impasses, puise sa source dans un lointain passé africain.

Depuis que l’homme est homme, il y a environ 3 millions d’années, il n’a cessé d’évoluer et d’inventer. Dès le début, il hérite de certains australopithèques l’aptitude à fabriquer des outils. Un peu plus tard, vers 2 millions d’années, il apporte une couche d’organisation à son habitat. Un peu plus tard encore la curiosité l’invite aux voyages. Il conquiert de nouveaux mondes, etc…(développement de l’outillage, conservation du feu, taille de la pierre, spiritualité).

L’universalité de l’art préhistorique

Un phénomène planétaire : où que nous allions sur terre, sur les îles ou les continents, en plaine, en montagne, en forêt, dans les steppes, les savanes et les déserts, nous pouvons voir ou découvrir des traces d’art rupestre, fragile patrimoine archéologique confié à la nature par les hommes de la Préhistoire. L’appropriation des paysages naturels par l’image est exponentielle depuis au moins 30 000 ans.  Mais l’essentiel de l’art rupestre dans le monde a été créé sur une période de 10 000 ans, du Néolithique jusqu’à il y a quelques siècles à peine.  

Il serait donc malhonnête de laisser croire que Cro-Magnon a inventé l’art en Europe, quelque part en Allemagne, en Périgord ou en Ardèche. Pas plus que l’Australie, l’Afrique ou l’Asie, l’Europe n’a le privilège d’abriter les plus anciennes ou les premières œuvres d’art.

En Afrique, dans l’état actuel des connaissances, les plus anciennes œuvres d’art sont mobilières. Les peintures ou les gravures rupestres du Sahara semblent plus récents. Voir l'album photos des oeuvres que nous avons vus !! avec beaucoup d'émotions.

Par exemple : ABRI DE SEFAR que nous avons vu, d'autant plus que nous avons bivouaqué deux nuits dans ce lieu pour rayonner et voir le maximum de peintures et gravures en presque deux jours. Lieu où a longtemps séjourné Henri LHOTE.

Etre imaginaire ou surnaturel ("Dieu de SEFAR" peint avec des animaux et d'autres formes fantastiques (L. 3,25m) - Néolithique, période des Têtes rondes).